Saturday, March 1, 2014

Souvenirs de Michael



Le 27 décembre dernier, la Société canadienne de la Pivoine a perdu un vrai de vrai. En plus d’être un professeur d’économie très apprécié à l’Université de Toronto, Michael Denny était un passionné de pivoines, le coéditeur, avec Lindsay D’Aoust, du bulletin de la SCP et l’âme dirigeante du projet SCP en fleurs (CPS Bloom).

Son charme et son intelligence en ont conquis plusieurs : étudiants, gens du sud de l’Ontario où il vivait avec Judi, sa complice dans l’univers de la pivoine, et les amoureux de pivoines au Canada et aux États-Unis.
Voici quelques souvenirs de cet homme remarquable.

Quand je suis arrivé à la SCP, j’entendais sans arrêt les noms de Michael et Judi Denny. Je me suis dit qu’ils devaient être des gens importants dans le petit monde de la pivoine. Ils ont effectivement accompli un travail exceptionnel de promotion de la pivoine pendant toutes ces années.

Deux souvenirs me reviennent toujours en mémoire au sujet de Michael Denny : la remarquable exposition de pivoines au Jardin botanique d’Oshawa et la collecte de données, de mai à juin, quand notre groupe se retrouvait à la Ferme expérimentale d’Ottawa dans le cadre d'une expérience appelée Le projet Pivoines en fleurs, le fruit des efforts de Michael et de Lindsay D’Aoust (http://peonybloomdate.com/index.htm). Ce projet permet de connaître la période de floraison de centaines de pivoines. C’est un outil très utile qui aide à choisir des pivoines qui fleurissent à différentes périodes et dans des agencements de couleurs éclatantes. Les données de ce projet sont aussi très utiles pour identifier des pivoines inconnues. J’espère que ce projet se poursuivra et je sais de mon côté que je redoublerai d’efforts pour assurer la survie du projet de Michael.

Les efforts et l’énergie de Michael nous manqueront, mais son héritage survivra et son travail acharné et sa passion pour la beauté des pivoines continueront de donner des résultats.  
Mary Pratte

Mon mari Ed et moi, nous avons rencontré Michael et Judi dans les premières années de la SCP. Michael était un jardinier expérimenté qui adorait sa collection de pivoines, de même que les autres plantes de son jardin.

Michael a fait partie du petit groupe qui a entrepris de déménager la collection Gilbert en 2000 dans le but de les cultiver et de les identifier. À partir de 2004, certaines de ces pivoines ont été données à divers jardins au Canada. Michael n’a jamais cessé de m’impressionner par la quantité de travail qu’il consacrait au Jardin botanique d’Oshawa et à cette collecte de données qui permet encore aujourd’hui aux amateurs de mieux choisir leurs pivoines.
Sur un plan plus personnel, Michael m’a visité chaque matin pendant l’exposition d’Oshawa, que Judi et lui ont lancée en 2005. Il prenait le temps de recueillir mes données, de placoter et de jeter un coup d’œil à mon jardin. Tant la Société que moi, nous nous ennuierons de cet ami précieux qui a tant fait pour la SCP.   
Rena Preston



C’est avec grande tristesse que nous apprenons le décès de Michael. C’était un homme charmant. Lorsque nous le retrouvions à l’exposition d’Oshawa, nous pouvions toujours compter sur lui pour nous faire rire même sous une pluie diluvienne. Nous nous ennuierons de son sourire bienveillant. 

Irene Baynes et Val Hosty

Michael et moi avons eu de nombreuses discussions au cours des années. Nous parlions de tout et de rien, mais surtout de pivoines. Ne reculant devant rien, il voulait toujours savoir pourquoi j’avais inscrit telle ou telle pivoine dans mon catalogue et comment je fixais les prix de chacune. Je devais toujours être sur mes gardes!

Michael a conçu le projet sur les périodes de floraison à travers l’Amérique du Nord, suite logique de cet autre projet, Sept semaines de fleurs. Tous ont pu profiter de ses données.

Il était très généreux. Il a n’a jamais compté ses heures consacrées au projet de floraison et à la collection de pivoines du Jardin botanique d’Oshawa, à la collection Gilbert, sans oublier le bulletin de la SCP. Il était toujours heureux de partager ses idées et ses pivoines. Il me manquera énormément.
  Lindsay D'Aoust



Au cours des dernières années, j’ai appris de Michael comment déterrer, diviser et planter des pivoines. J’avais déjà commencé à déterrer les plantes de la collection Gilbert avec Michael quand je réalisai l’importance de cette collection canadienne.

C’est avec lui que j’ai compris les différences entre les racines selon leur condition de croissance et que j’ai appris la grandeur du trou à creuser avant d’arracher une racine. D’année en année, nous avons déterré les pivoines de la collection Gilbert jusqu’à la dernière au grand plaisir de Michael et Judi pour qui un rêve se réalisait.

Avec Judi, j’ai lavé, étiqueté et empaqueté les pivoines. Michael se chargeait d’indiquer comment et où planter celles qui arrivaient par courrier. Pendant des années, j’ai vu Michael diviser des pivoines avec toute sorte d’outils à l’ombre d’un érable. Mais ce n’est que le printemps dernier qu’il eut enfin le bonheur de diviser et d’identifier sa collection.

Ma propre collection s’est enrichie grâce à la générosité de Michael et de Judi, qui me refilaient les racines trop petites pour être données ou vendues. Souvent, le printemps, après une longue journée au jardin, Michael lançait : «vérifiez le tas de compost». Judi et moi y découvrions quelques tiges de pivoines. Même si elles n’étaient pas identifiées, je m’empressais de les récupérer et de les ajouter à ma collection.

Je sais maintenant que chaque fois que je verrai une pivoine, je penserai à Michael et à tous les conseils qu’il m’a donnés. 
 Mary Ellen Simerson




Nous gardons tant de beaux souvenirs de Michael. Notre amitié remonte à très loin. Il adorait manger et téléphonait souvent en disant: «allons manger». Alors Dennis et moi nous retrouvions Michael et Judi à Cobourg ou à Port Hope et passions la soirée à nous amuser autour d’un bon repas. Nous répétions l’expérience trois ou quatre fois par année avec beaucoup de plaisir. Quand nous sommes revenus de Floride en novembre, Michael ne pouvait plus se déplacer, alors Judi nous a reçus à la maison. Michael a déclaré qu’il ne verrait plus jamais ses pivoines en fleurs, ce qui m’a rendu très triste.
Grâce à mes contacts, je trouvai une quinzaine de fleurs de pivoines dans les couleurs de rouge, blanc et rose et les fit livrer chez lui pour le faire mentir… Connaissant bien Michael, je suis certain qu’il a été très ému et n'eut été de grands efforts, il aurait sûrement pleuré. Mais nous savons tous qu’il n’était pas un pleurnichard. Quelques jours plus tard, il nous tira des larmes dans un courriel de remerciement pour ce parfum exquis qui remplissait sa grande chambre. C’était notre Michael.  
Tom Harris et Dennis Gebhardt

Joe et moi avons eu le privilège de nous nous retrouver en maintes occasions avec les Denny au Jardin botanique d’Oshawa, lors des congrès de la SCP ou chez eux. Quel que fût l’endroit, à l’American Peony Society ou chez nous, Michael ajoutait une pointe d’humour à nos interminables discussions sur les pivoines.
Lors de rencontres, comme le festival des pivoines d’Oshawa, Michael en profitait pour enregistrer discrètement les temps de floraison et vérifier les identifications, laissant l’avant-scène aux autres, mais tout en faisant la promotion de la culture et de la sauvegarde des pivoines.
Joe et Hazel Cook

Michael était un géant. Je l’ai rencontré dans le cadre des activités de la SCP. Blaine et moi avions pris l’habitude de visiter Michael et Judi une fois par année dans leur jolie maison. Il était imposant avec sa tête coiffée d’une épaisse chevelure noire. Quand j’ai réalisé qu’il était professeur d’économie  à l’Université de Toronto et que j’ai compris sa notoriété, j’ai été intimidé. Mais Michael avait toujours ce pétillement dans les yeux. Il était plutôt timide. Il semblait réservé, mais il avait un bon sens de l’humour et un éclat de rire contagieux. Il était très généreux tant de son temps, de son savoir que de ses plantes. Lui et Judi se complétaient à merveille. On avait toujours hâte de les retrouver.
Jamie Roberston






Michael laisse derrière lui son épouse Judi, ses deux fils, Chris et Sean et trois petits enfants.
La ville d’Oshawa, en reconnaissance de la contribution exceptionnelle des Denny au Jardin botanique d’Oshawa, leur rendra hommage en nommant le jardin qu’ils ont largement contribué à développer, The Michael and Judi Denny Peony Garden. Un honneur bien mérité.

No comments:

Post a Comment